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Le mot du président

Chères consœurs, Chers Confrères, cher(e)s Ami(e)s,

Nous entamons, une période électorale dense. Celle-ci a commencé il y a quelques mois avec le renouvellement du Bureau de notre collège présidé désormais par Jean-Philippe Avaro. Puis les élections de notre CNU 5103 désormais  présidé par André Vincentelli.  Nous allons procéder dans les 15 jours à venir à l’élection du nouveau conseil d’administration de la société Française de chirurgie thoracique et cardiovasculaire et à l’issue de cette élection à la nomination du bureau du Conseil national professionnel (CNP).
En tant que président sortant, je me félicite de l’enthousiasme marqué par le nombre conséquent de plus d’une trentaine de nos sociétaires qui se sentent suffisamment investis et déterminés pour se présenter à cette élection.
Notre spécialité de chirurgie thoracique et cardiovasculaire est en train d’évoluer sur des zones frontières avec les pratiques interventionnelles. L’évolution de cette profession est suffisamment marquante pour que l’ensemble de la communauté ressente la nécessité de clarifier et de s’adapter régulièrement aux perspectives du métier, aux nuances pédagogiques nécessaires à sa formation initiale, aux adaptations pratiques indispensables à sa formation continue, aux idées et aux moyens scientifiques nouveaux qui rythment la mutation de nos acquis.

La société doit rester l’âme médico-scientifique de notre discipline. L’endroit où les chirurgiennes et chirurgiens que nous sommes doivent se reconnaître. L’espace où nous devons partager avec les professions et les spécialistes qui nous entourent, anesthésistes réanimateurs de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, perfusionnistes et spécialistes de l’assistance circulatoire, cardiologues de chirurgie cardiaque, infirmières de CTCV, spécialistes de la cancérologie pulmonaire… enfin avec le monde de la science fondamentale.  C’est le lieu où notre comité scientifique doit enthousiasmer les élans de l’innovation tout en calibrant les rationnels de l’évaluation. C’est le lieu où notre cellule éthique et bioéthique doit constamment recentrer la qualité de nos travaux médico-scientifiques au service de la qualité des soins pour nos patients. C’est la place pour promotionner dans la francophonie, l’Europe et le monde, notre façon de vivre cette chirurgie.

Entretenir cette harmonie humaine, professionnelle et scientifique, est notre quête. Veiller à ce que personne ne s’y perde est notre devoir. Faire vivre cette société est un droit que seules des convictions éclairées peuvent légitimer.

Tout ceci nécessite une énergie administrative qu’il faut générer, orienter et magnifier. Pour cela une équipe au fait des délicatesses de la profession, composée de deux directrices, d’un professionnel de l’informatique, de deux assistantes, conseillés par un service juridique et un cabinet d’expert comptabilité, est à la mesure d’une coopération étroite et pertinente avec notre conseil d’administration.

La philosophie du guichet unique de notre société permet d’interagir avec les deux seules entités référentes pour les ministères que sont le Conseil National Professionnel pour la santé au sujet des questions d’exercice professionnel et le collège pour l’enseignement supérieur et la recherche au sujet des questions de formation initiale. Concernant la formation professionnelle, l’organisme d’accréditation et l’ODPC  vont de concert avec l’ensemble de cette dynamique et seront avec les bases de données le lien évident et finalement simple vers la certification.

C’est un chapitre essentiel, cette société a su, mue par des individualités qui se reconnaitront, comprendre l’intérêt futur de la construction et de la promotion d’une data base EPITHOR, EPICARD, EPICONG qui crédibilise au plus haut niveau l’existence même de notre organisation. Sa maîtrise, la qualité de nos reports et les objets de son utilisation sont un investissement responsable pour chacun d’entre nous. Adossé à ces bases un deuxième outil de choix mis au point par notre direction est une base regroupant les données démographiques de la profession en temps réels. Celles-ci permet de mettre en perspective les besoins futurs et les adéquations rassurantes en termes de carrière professionnelle libérale et publique. Au-delà des vocations et du sacerdoce, une des clefs de l’attractivité d’une spécialité restent l’affichage des offres de pratique après quinze années de formation.

Ce tableau presque angélique de notre situation est confronté depuis 2018 à l’amère question des subsides. Les relations avec nos partenaires industriels sont désormais contraintes par une réglementation industrielle européenne sous l’égide du MEDTECH et d’une régulation nationale par le conseil national de l’ordre des médecins qui modifie considérablement le financement de nos actions pédagogiques et de nos réunions scientifiques. En sommes l’agilité de fonctionnement que nous connaissions, disparaît. Tout évolue, nos considérations également… d’autres orientations de ressources sont actuellement étudiées 

Sujet plus sensible encore, nous avons fait face et nous seront confrontés encore à des déconvenues managériales au sein de certaines de nos équipes chirurgicales, nous avons essayé de répondre présents aux souffrances individuelles. Le CNU, la société, le CNP se sont engagés sur plus de dix théâtres de doutes, d’errances et de consternations humaines. Nous suivons actuellement 6 équipes en difficultés. Nous sommes investis par une seule exigence : éviter à tout impétrant de découvrir notre profession par le prisme des affres des egos grandiloquents et le gouffre des non-dits….

A tout malheur bonheur est bon, la pandémie nous a sidérés et pourtant des espaces insoupçonnés de réflexion et d’action se sont ouverts. Nous n’avons pas procrastiné. Des chapitres essentiels ont été fouillés, des groupes de travail investis se sont constitués, les résultats acquis et attendus viennent souligner l’engagement de chacun et valoriser les efforts de tous. Cela a amené à un bilan riche de ces réflexions et actions nouvelles :

  • Création du Boot Camp à Rouen pour la formation initiale
  • Les simulations chirurgicales du SIMLIFE de Poitiers
  • Le VATS tour, L’AORTE tour, le RobotATS tour, le TAVI tour
  • 50 000 euros annuel de bourses
  • Des RDV en ligne mensuel, état de l’art de la profession
  • Plus d’une trentaine de groupes de travail actifs
  • Un groupe de travail TAVI qui prépare les assises HAS du TAVI2024 et qui a validé l’inscription de cinq chirurgiens par an au DIU structurel. Dans le même temps le collège valide les question SIDES sur le sujet en phase socle et d’approfondissement
  •  Un groupe bronchoscopie qui établit des liens pratiques avec le collège 
  • Un groupe de travail RAC cœur qui vient de sortir les recommandations SFCTCV/ SFAR
  • Un groupe ECMO a su avec la réactivité d’Anne Marie Spinosi mettre en place un logiciel logistique des consoles et des circuits disponibles sur le territoire pendant la pandémie véritable curseur d’ajustement pour la DGS et la DGOS. Le dossier national UMAC est réactivé.
  • Le Master II de perfusionniste ouvert depuis 2020 Paris Sorbonne est devenu la voie officielle d’accès  à la formation CEC et assistance circulatoire
  • La réactivation sous l’impulsion forte de la SFCTCV de l’UNICTT nouvelle association des infirmières de chirurgie thoracique et cardiovasculaire.
  • L’Entrée au sein du conseil d’administration du représentant de l’association : coordination des cardiologues en chirurgie cardiaque le « 4C »

Et puis il y a demain, je voudrais féliciter particulièrement le dynamisme de nos jeunes chirurgiennes et chirurgiens à peine sortis de l’internat et enfin assistantes et assistants. Ils conjurent les doutes de la profession par une résilience constructive et passionnée avec les acteurs de l’Association des Jeunes CTCV. Impliqués dans les méandres de leurs formations, ils ne rechignent pas à s’investir dans les débats administratifs et politiques du métier. Ils attisent ainsi chez leurs aînés la plus noble des ambitions, celle de transmettre et le plus princier des devoirs, celui de les éclairer sur les moyens de sans cesse s’améliorer.

Nous avons établi une nouvelle relation avec l’école des Mines PARISTECH dans l’esprit de reconsidérer nos relations fondamentales avec l’industrie de la recherche, autour de la question : Comment acculturer notre communauté chirurgicale aux ruptures de l’innovation ?

Tous ceci dans un but, consolider la prise en charge de nos internes, assurer une égalité d’accès à une formation de qualité. Pour une cause, conforter la qualité de la prise en charge de nos patients, assurer une égalité d’accès à des soins de qualité.

Le patient devient un véritable partenaire de santé. Le concept de Patient Partenaire est introduit. Nous sommes supportés et aidés en cela par deux associations de patients (en espérant sincèrement que d’autres nous rejoignent ) l’ADETEC (Pr Daniel Guillemet son fondateur, Jean Bachet son président, Monsieur Malgoire) l’association des patients MARFANS avec nos deux premiers Patients Partenaires : Madame Steinbach, Monsieur Adda. Qu’ils en soient ici infiniment remerciés.

 En complément de cette démarche vertueuse nous gardons à l’esprit et la société s’est employée à réajuster au travers de ses colloques la place essentielle de l’expertise judiciaire et assurancielle en tant qu’outil pédagogique et vecteur réaliste de la prévention de la sinistralité.

Pour toutes ces raisons partagées ou non, pour la valorisation de nos engagements, pour stopper l’intolérable et magnifier l’acceptable, pour se protéger de l’ignorance et consolider nos acquis, pour atteindre la tolérance en visant l’excellence et pour continuer de nous aguerrir à décider dans l’incertitude !

Impliquons-nous et votons,

Jean-Philippe Verhoye,

président de la SFCTCV

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