Description de l’EIAS :
Commentaires :
L’indication opératoire.
L’indication d’une chirurgie en urgence devant cette fissuration de l’aorte ascendante était absolue. Le transfert du patient vers un autre centre de chirurgie cardio-vasculaire n’était pas envisageable .Cette fissuration est intervenue en début de week-end sans qu’aucun lit soit disponible pour les suites opératoires dans les différentes unités (réa chirurgicale, réa polyvalente, USIC et même salle de réveil.).
La seule possibilité était le transfert d’un patient opéré à J+5, de la réa chirurgicale vers l’USIC qui dans le même temps aurait transféré un de ses patients vers la cardiologie.
Ce transfert était d’ailleurs programmé pour le lendemain après-midi. Cependant le cardiologue de l’USIC n’ayant pas voulu anticiper ce transfert vers la cardiologie, la situation était bloquée.
Les conséquences de cette situation à risque :
– l’opéré de fissuration de l’aorte ascendante est resté 24h en soins postopératoires en salle d’opération.
– l’anesthésiste-réanimateur a dû gérer sur 2 sites distants de 300mètres les suites de l’opéré demeuré en salle d’opération ainsi que celles des 11 opérés en réanimation de chirurgie cardiaque.
– les IADE et IBODE ont dû rester en salle d’opération afin d’assurer la surveillance et les soins de l’opéré.
– heureusement il n’y a pas eu de conséquences néfastes pour le patient opéré en urgence.
Le blocage de la situation était essentiellement lié à une mésentente entre l’anesthésiste-réanimateur de la salle d’opération et de la réa chirurgicale qui était un praticien intérimaire et le cardiologue de l’USIC qui avait fait l’objet de propos désobligeants tenus à son encontre par son confrère.
La résolution du problème :
Elle est intervenue le lendemain matin par un accord pour les transferts selon les modalités énoncées ci-dessus entre le chirurgien qui n’avait pas été tenu informé jusque là de la situation et un nouveau cardiologue en charge de l’USIC.
Quels enseignements peut-on en tirer :
– débuter un week-end sans qu’aucun lit ne soit disponible dans les différentes unités d’urgence (réa de chirurgie cardiaque, réa polyvalente, USIC et même salle de réveil) est une situation à haut risque dont il faut anticiper la résolution. En effet, l’arrivée directe aux urgences d’un patient présentant une urgence absolue non transférable rend la situation encore plus difficile à gérer.
– qu’un même praticien soit en charge de l’anesthésie au bloc opératoire et de la réanimation chirurgicale d’une unité de 11 lits représente une perte de chance pour l’ensemble des patients. D’autant que dans le cas présent les 2 sites étaient distants de 300 mètres.
– que cette double fonction soit assurée par un praticien intérimaire ne connaissant pas les intervenants des autres unités d’urgence (USIC, réa polyvalente) augmente le risque. D’autant que la charge de travail, la fatigue et dans le cas présent l’absence de qualités diplomatiques d’un des praticiens n’ont pas assuré la sérénité nécessaire à la résolution du problème.
Ce qui serait souhaitable :
– que des lits soient disponibles dans les unités d’urgence (réa chirurgicale, réa polyvalente, USIC) en début de week-end.
– qu’il y ait 2 praticiens distincts : l’un en astreinte pour les urgences du bloc opératoire et l’autre de garde en réanimation chirurgicale.
– idéalement qu’un praticien intérimaire assurant une garde dans une unité d’urgence soit présenté par un permanent du service aux praticiens de garde des autres unités.
– qu’en cas de difficultés relationnelles notamment avec un praticien intérimaire la gestion du problème soit confié à un autre praticien qui soit un permanent du service.
(Date de dernière mise à jour : le 24/11/2022)